Un tournant dans les relations India-États-Unis
NEW DELHI (Reuters) – La décision de l’Inde d’interrompre plusieurs projets d’achat d’armes américaines a été directement influencée par la récente annonce de Donald Trump concernant l’imposition de nouveaux droits de douane. En parallèle, l’Inde s’est déclarée prête à diminuer ses importations de pétrole russe dans l’objectif de négocier un accord commercial avec Washington, selon trois sources bien informées.
Impact des droits de douane
À New Delhi, cette situation a conduit à l’annulation d’une visite prévue du ministre de la Défense, Rajnath Singh, à Washington. Parmi les projets annulés figurent l’achat de six avions de surveillance P-8i Poseidon fabriqués par Boeing, ainsi que des blindés Stryker et des missiles anti-chars Javelin de Raytheon et Lockheed Martin.
Cette réponse de l’Inde souligne son mécontentement face à la décision, annoncée récemment par Trump, d’augmenter de 25 % les droits de douane sur certains produits indiens. Cette mesure vise à punir New Delhi pour son commerce avec la Russie, considérée comme un soutien à la guerre en Ukraine.
Répercussions sur les entreprises indiennes
Les nouvelles taxes portent le taux total des droits de douane sur les importations indiennes à 50 %, un des taux les plus élevés parmi les partenaires commerciaux des États-Unis. Cela risque de faire mal à beaucoup d’entreprises locales qui dépendent de ce commerce.
Un échange commercial en attente
Bien que Donald Trump ait un historique de modulation rapide de ces droits de douane pour des raisons de négociations, l’Inde a exprimé son intérêt à continuer les discussions pour un accord commercial. Une source mentionne que les négociations pour l’achat d’armes américaines pourraient reprendre lorsque la situation sera résolue, bien que cela ne soit pas anticipé à court terme.
Les enjeux du matériel militaire
Deux sources ont rapporté que le ministre de la Défense aurait dû concrétiser l’achat des six P-8i Poseidon d’une valeur estimée à 3,6 milliards de dollars lors de son voyage à Washington.
Ni le ministère indien de la Défense ni le Pentagone n’ont fait de commentaires à ce sujet.
Un freeze dans les relations bilatérales
Cette brouille envoie un message fort, freinant le rapprochement entre l’Inde et les États-Unis qui s’était intensifié dernièrement, surtout dans le secteur de la défense. En effet, l’Inde demeure encore largement dépendante des matériels militaires russes face aux résistances communes face à la Chine.
La nécessaire transaction pour progresser
Face aux critiques de Trump qui fragilisent le nationalisme indien, le Premier ministre Narendra Modi a la tâche compliquée. Cependant, l’Inde espère obtenir un accord commercial avec les États-Unis et pourrait éventuellement réduire ses importations de pétrole russe si une offre compétitive émerge. Actuellement, les coupons dont elle bénéficiait sur le pétrole brut russe, obtenus depuis le début du conflit en Ukraine, s’épuisent, rendant la recherche de nouvelles offres encore plus urgente.
Conclusion susurrée
Le ministère indien du Pétrole n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires de Reuters.
